L’exaspération des citoyens est à son
comble. Les lycéens récemment, les diverses grèves suite aux suppressions
d’emplois annoncées, la hausse des impôts etc… Et comment ne pas être
exaspéré ? La politique fiscale est bien confiscatoire, et plus seulement
à l’égard des classes moyennes, mais aussi pour les plus modestes. De quoi tuer
dans l’œuf toute forme de velléité citoyenne. Et comment relancer la
consommation avec de telles mesures ?
Quid des initiatives publiques pour
susciter l’intérêt du citoyen à l’égard de la politique ? Elles sont bien
rares et tellement « conformistes » que l’on a cette désagréable
impression qu’elles sont placées sous contrôle.
Pas encore de mouvements structurés mais un
mécontentement général qui risque de mener à l’abstention, au mieux, aux votes extrêmes,
au pire. Les médias soulignent d’ailleurs que les syndicats ne sont pas les
catalyseurs de ces mécontentements qui passeront, pour le moment, par les
urnes.
Il est intéressant de relever que F. BAYROU
déclare que nos « Institutions sont
fortes » et « totalement
mal adaptées à la situation du pays, comme on le voit : quand vous avez
des majorités massives mais que le pays ne se reconnaît plus dans ces
majorités, vous avez forcément des turbulences ». Eh oui ! La
classe politique commencerait-elle à comprendre ? Permettons-nous d’en
douter quand même. Néanmoins, il observe aussi avec justesse que le Front
national dispose de deux députés alors qu’il se trouve avec 20% des voix.
En fait, le système est sclérosé, tant sur
le plan politique que sur le plan économique. Il faut être inventif, sortir des
sentiers balisés. Par exemple, le crowdfunding
qui permet le financement participatif en collectant l’épargne des internautes
pour réaliser des projets. Bien entendu, le gouvernement va finaliser un cadre
juridique qui, souhaitons-le, n’anéantira pas ces belles initiatives. En effet,
il pourrait bien plier sous la pression des banques qui pourraient voir, dans
ces activités, une concurrence dans leurs activités de crédit.
Plus largement c’est la relation avec l’argent
qui doit être repensée.
D’un côté, la formule pourtant classique
selon laquelle il faut distinguer « l’être » de « l’avoir »
est un point clé qu’il convient enfin d’intégrer. L’avoir préside à toute nos
relations alors que l’être est délaissé. L’argent ne devrait pas être un sujet
tabou mais il sert d’exutoire dans les rapports humains.
D’un autre côté, les règles doivent être
redéfinies. Par exemple, il n’est pas supportable que la richesse soit
concentrée entre les mains d’une minorité. Ce déséquilibre pesant est
nécessairement source de conflits.
Responsabilité individuelle et collective
sont donc essentielles. L’Union européenne, qui s’est illustrée dans les
schémas innovants, doit jouer les premiers rôles dans les solutions à trouver,
en prenant conscience que le citoyen est responsable et que l’Europe a une
responsabilité collective. Comme toujours, le citoyen est force de proposition
et la classe politique, dans son ensemble, l’écarte du processus décisionnel.