lundi 30 décembre 2013

L'Europe, sous l'impulsion du Pape ?


La Journée mondiale de la Paix, le 1er janvier 2014 sera placée sous le sceau de la Fraternité, si chère au Pape François. Le franc-parler de celui-ci, sa ferveur, son énergie ne passent pas inaperçus. Il joint la parole aux actes via son engagement de longue date.

Son discours, qui paraît faussement à rebours de la marche actuelle du monde, touche pourtant le plus grand nombre car son constat semble juste. Beaucoup se reconnaissent dans la « mondialisation de l’indifférence », les combats dans le domaine économique et financier provoquant la destruction de vies, des familles et d’entreprises. Il prône un partage intelligent des richesses et surtout en appelle à « des citoyens responsables ».

Il déclare ainsi que « le nécessaire réalisme de la politique et de l’économie ne peut pas se réduire à un technicisme privé d’idéal qui ignorerait la dimension transcendante de l’homme. Sans cette ouverture, l’activité humaine s’appauvrit, la personne est réduite à un objet à exploiter… ».

Son discours dépasse largement les religions. C’est pour cette raison que son message résonne autant et que sa popularité est si importante. Il touche les foules et, bien plus, parle au plus profond de nous-mêmes, quelles que soient les croyances, les origines ou les pays, ces derniers ayant aussi, selon le Saint-Père leur propre responsabilité. Il a un discours fédérateur, nouveau pour notre époque qui ne peut laisser indifférent.

Ce souffle nouveau, qui animera la Journée mondiale de la Paix, pourrait être l’occasion de formuler le même vœu à l’égard des Etats et des citoyens européens, et de voir ainsi émerger une responsabilité individuelle et collective dans ce destin européen qui appelle un nouvel élan, dont les élections européennes de 2014 seront un indicateur instructif.

dimanche 22 décembre 2013

Quelques réflexions sur les députés européens par... D. COHN BENDIT

La chronique de Daniel COHN BENDIT sur Europe 1 cette semaine, qui portait sur les élections des prochains députés européens, ne manquait vraiment pas de saveur. Et il faut bien avouer qu'il connaît bien cet environnement.

Il constate ainsi avec effroi que les élections européennes représentent aussi un parfait point de chute pour des candidats en mal de reconnaissance, et dont l'intérêt pour l'Europe est pour le moins flou ou très intéressé. On taira les noms sur lesquels il est inutile de s'attarder. Il critique les emplois fictifs puisque nombre de ces députés ne siègeront finalement que quelques jours. Et, bien entendu, ils seront élus puisque leur place privilégiée sur les listes ne laisse aucune incertitude sur leur élection.
On les entendra certainement un peu sur le sujet, mais sans véritable conviction, en tout cas sans idée neuve, c'est certain.

Et c'est dommage aussi car cette idée de l'Union européenne ne mérite pas ce traitement. C'est un affont aux Pères Fondateurs, à tout ce qui a été entrepris par ceux qui ont suivi, parfois dans la douleur, enfin à tous les citoyens, français et européens, qui attendent des décisions neuves, constructives, sortant des schémas classiques, des sentiers battus, dont chacun sait qu'il faut sortir. Bien entendu, certains refusent cette idée, d'autres ne voient rien et d'autres encore en ont peur.

Le changement s'opèrera évidemment avec des hommes politiques visionnaires et courageux. Mais cette évolution ne verra pas le jour sans les citoyens, conscients de leur rôle et  de leur place, qui doivent prendre une part importante et impulser ce mouvement novateur.

mercredi 18 décembre 2013

Et à l'Est... l'Ukraine !


L’Ukraine est au bord de la banqueroute. L’accord d’association conclu le 18 septembre avec l’Union européenne n’a pas permis de rassurer les dirigeants politiques du pays. Et aucune stratégie en vue pour sortir de la crise. Et ce n’est pas ceux qui servent de fusibles, comme le ministre de l’Intérieur, qui permettront de régler le problème.

Les évènements récents qui se déroulent encore dans ce pays démontrent que celui-ci est à la croisée des chemins pour déterminer son avenir.

Les Etats-Unis ont fini par réagir assez durement à l’égard du gouvernement ukrainien. Mais ces derniers sont ne sont manifestement pas à l’aise face à cette situation et verrait d’un bon œil une éventuelle association entre la Russie et l’Union européenne. Dans l’intérêt de qui au fait ?

Aujourd’hui, la Russie exerce moins de pression à l’égard de l’Ukraine, en vantant néanmoins les mérites d’une union douanière, c’est-à-dire une zone de libre-échange, où la Russie serait à la baguette et dans laquelle on retrouve notamment la Biélorussie et le Kazakhstan. Cette proposition fait écho à l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union européenne. Si ce rapprochement est important, il ne faut pas pour autant céder à la politique du plus offrant entre la Russie et l’Union européenne. Ainsi, le 17 décembre 2013, la Russie a décidé d’investir près de 11 milliards d’Euros en Ukraine, sans contrepartie officielle, avec des promesses de distribution de gaz évidemment très intéressantes.

Si l’ouverture de l’Union européenne à l’Est reste souhaitable et même nécessaire, malgré le déplacement inéluctable du centre de gravité de l’Europe (mais c’est un autre sujet), tout comme elle doit l’être vers le Sud, elle ne doit pas se faire à n’importe quelle condition. Il convient tout d’abord de prévoir une base solide de réciprocité. Il faut aussi des interlocuteurs stables et fiables. L’absence de Ioulia Tymochenko est à déplorer, et plus encore la relative indifférence qui l’entoure. C’est dommage, car elle représente une opposition pro européenne crédible et intelligente.  

Il faut donc progresser dans ce rapprochement, et surtout l’approfondir pour qu’il en résulte un avenir prometteur.

mercredi 4 décembre 2013

Plaidoyer pour une ouverture des esprits et une responsabilité individuelle et collective


Les propos entendus ou écrits sur la ministre de l’Intérieur, Mme TAUBIRA, sont évidemment diffamants et condamnables à l’égard d’une femme  dont il convient de louer, pour l’avoir entendue à plusieurs reprises lors d’assemblées pourtant non acquises à sa cause, le charisme, la force de travail et l’intelligence. Bien entendu, chacun a le droit d’être en désaccord sur le fond et il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire mais ce n’est pas le propos. Inutile également de surajouter à tout ce qui a été dit pour manifester notre plus grande désapprobation. Plus précisément, c’est l’occasion d’apporter quelques éclairages.

Tout d’abord, force est de reconnaître que ce n’est pas le Garde des Sceaux qui est visé en raison de sa politique mais bel et bien la femme. Ce qui est encore plus inacceptable. De plus, la soirée de gala organisée à son profit relève d’une bonne action mais il faut revenir aux vraies causes du problème.

Qu’est-ce qui nous différencie les uns des autres ? La couleur de peau ? la langue ? En définitive, il faut bien admettre que tous les prétextes sont bons pour se distinguer des autres et pour affirmer une prétendue supériorité. Ce sont toujours les mêmes discours séparatistes et provoquants, conscients et inconscients, distillés plus ou moins subtilement par les Etats, en Europe notamment, se déclinant parfois dans certaines régions, villes, quartiers, puis aux familles et aux individus eux-mêmes. De l'individu à l'Etat il n'y a parfois qu'un pas...

Malgré tous les efforts déployés par l’Union européenne (et notamment la Cour de Justice et la Cour européenne des droits de l’Homme) pour logiquement ouvrir les frontières dans le cadre de la libre circulation des personnes, dans l’esprit des Pères fondateurs et de leurs successeurs, ces dernières années nous montrent, au contraire, que les Etats de l’Union européenne n’échappent toujours pas à cette dure réalité où la défiance, pour ne pas dire le mépris mais plus sûrement l’incompréhension continuent d’éloigner les peuples d’Europe les uns des autres, donc le citoyen européen de lui-même et c’est bien le paradoxe. L’ouverture des frontières roumaines et bulgares au 1er janvier 2014 relance la polémique, notamment en Allemagne qui a pourtant besoin de main d’œuvre, certes qualifiée, pour répondre à la demande de son marché du travail. Evidemment, la crise économique explique l’immigration massive.

Encore une fois, c’est la peur qui est mauvaise conseillère dans ce domaine. Bien entendu, il faut réguler l’immigration mais il est illusoire, et critiquable, de vouloir empêcher tout mouvement de population. Il faut du courage politique (davantage que pour brandir la haine) pour soumettre des propositions constructives à l’échelle européenne, comme l’aide interactive au développement des Etats émigrants, des formations professionnelles adaptées ou des mesures de répartitions géographiques réfléchies.