mardi 22 juillet 2014

Humeur sur les élections européennes de 2014 et ses conséquences


Les élections européennes de 2014 n’auront fait l’objet d’aucune surprise. A croire que tout était programmé, pour toutes les parties. Triste pièce de théâtre où même la montée de l’extrême droite était prévue. Pas de débat, ou sans fond, pas d’analyse, pas de pédagogie ou alors toujours les mêmes rhétoriques auxquels plus grand monde ne croit !
Il ne faut surtout pas céder à la facilité intellectuelle de croire que les critiques adressées à l’Union européenne sont formées uniquement par des anti-européens ou des nationalistes. Loin de là, la réalité est plus subtile. D’ailleurs, nous dirons même que l’Europe telle qu’elle se construit aujourd’hui est « l’œuvre » désormais d’une minorité, animée par la finance. Minorité invisible…
Le philosophe ALAIN disait qu’il fallait « s’intéresser à la politique sinon nous le regretterons cruellement ». C’est l’affaire de chaque citoyen ! Et nous allons nous y employer !
Il faut évidemment  dépasser le clivage droite/gauche. Les citoyens ne veulent plus de ces clivages ni de l'alternance. Ils voient bien que l'une ou l'autre n'apporte aucune solution. Ils constatent aussi que les politiques cherchent souvent le pouvoir, un mandat pour le conserver et ne surtout pas partager leurs prérogatives.
Résultat des élections européennes : abstention et victoire du FN ! Indifférence/colère et colère !
Il faut en tirer les leçons. Et accepter le verdict ! Respecter tous les électeurs, abstentionnistes ou non, quel que soit le vote.
Encore une fois, il faut aller à la rencontre des citoyens, échanger, construire ensemble, sans clivage politique.
L'approche citoyenne doit se faire sans objectif électoral, uniquement avec l'intention de construire une participation citoyenne, qui vienne de la base et non de politiques trop éloignés de la réalité. Bref créer un véritable réseau sur tout le territoire d'initiative citoyenne.
Pendant cette « relative pause estivale », je vous conseille la lecture de l’ouvrage remarquable de J.M. PELT et P. RABHI : « Le monde a-t-il un sens ?». Le principe d’associativité, prenant le contre-pied des sacro-saints principes de compétitions et de dualité, est mis en avant et expliqué avec pragmatisme. Je finirai, pour illustrer nos propos par ce passage : « Avec ses guerres apocalyptiques, l’Europe a montré de façon magistrale à quoi peut conduire le principe de fragmentation. Une main tendue aux vaincus de la première déflagration aurait probablement évité la deuxième. On ne mesure pas assez la puissance extraordinaire de la bienveillance. Au lieu de cela, il a fallu prolonger pour les uns la délectation de la victoire, pour les autres les affres de l’humiliation. Ce qui a préparé le terreau de la revanche. La coopération, en l’occurrence, aurait démontré l’existence d’une intelligence unificatrice dont la communauté humaine est peu pourvue, qualité de plus en plus indispensable à l’évolution positive du genre humain ».
Faisons de cette intelligence les fondements solides de notre mouvement citoyen de demain, à l’échelle de l’Europe et du monde.
Bonnes vacances !

jeudi 17 avril 2014

Europe Citoyenne Régions CAL

https://www.facebook.com/#!/pages/Europe-Citoyenne-R%C3%A9gions-CAL/272305559614222?fref=ts

Les élections européennes qui se dérouleront au mois de mai seront déterminantes quant à notre avenir et celui des générations plus jeunes. L'Union européenne s'est enfermée dans un cadre qui l'étouffe et qui pourrait bien, à défaut de projets ambitieux mais réalistes, la mener nulle part, soit vers une implosion, soit plus vraisemblablement vers un espace difforme, non coordonné, sans aucune dynamique. Un poids mort. Il faut vaincre l'abstention et les extrêmes, les deux principaux dangers qui découlent directement de l'inertie de l'Europe et surtout celle de ses représentants. Maintenant c'est aux citoyens de s'exprimer, non plus seulement par les urnes, mais en s'engageant, en s'investissant, d'abord dans la vie locale puis, en se regroupant, plus largement dans le tissu régional et européen.
Europe Citoyenne a ainsi développé une formule intéressante : "Votez pour vous". C'est exactement ce qu'il convient de faire. Les candidats sont des citoyens de la société civile, engagés localement et épousant la cause européenne, seul moyen d'expression au plan mondial.

lundi 3 mars 2014

Le Manifeste pour "une nouvelle architecture démocratique de l'Europe"

Le manifeste pour « une nouvelle architecture démocratique de l’Europe », publié dans le Monde du 18 février 2014, démontre à la fois l’actualité brûlante du sujet et l’urgence de la situation, le tout sur fond des élections européennes du mois de mai.

Ce collectif plaide pour un renforcement de l’union politique et budgétaire des pays de la zone euro : « Si nous ne nous unissons pas à temps afin de porter notre modèle de société dans la mondialisation, alors la tentation du repli national finira par l’emporter et engendrera des frustrations et des tensions… il faut réguler efficacement le capitalisme financier mondialisé du XXIème siècle et mener les politiques de progrès social qui manquent cruellement à l’Europe actuelle. Un monnaie unique avec 18 dettes publiques différentes sur lesquelles les marchés peuvent librement spéculer, et 18 systèmes fiscaux et sociaux en concurrence débridée les uns avec les autres, cela ne marche pas ». Ce qui semble tomber sous le sens n’est pourtant pas, actuellement, évident, admis et accepté. Il est toujours difficile de rompre avec un système, parfois sécurisant car connu, même s’il est dépassé, pour en adopter un autre, mal connu, donc non sécurisant. Et pourtant, nous sommes déjà dans une période de transition que certains ont du mal à intégrer…  
Le collectif propose tout d’abord de mettre en commun les impôts sur les bénéfices des sociétés (et non pas la totalité des impôts et des dépenses). Il est vai que les multinationales profitent des différences de législation en la matière. Cet impôt européen permettrait ainsi d’alimenter un budget propre à la zone euro, préférable à une simple contribution des Etats. En effet, « l’Europe doit permettre d’apporter de la justice fiscale et du volontarisme politique dans la mondialisation ». C’est dit !
Le collectif propose ensuite de créer une chambre parlementaire de la zone euro, complémentaire du Parlement européen actuel, à savoir : soit un Parlement de la zone euro regroupant les membres du Parlement européen des pays concernés, soit une chambre nouvelle fondée sur la réunion d’une partie des députés des Parlements nationaux, en fonction du poids démographique de chaque pays.
Si nous convenons également que le Conseil des Chefs d’Etats ne peut tenir lieu de Seconde Chambre, nous sommes réservés sur les solutions avancées. Oui pour une Chambre parlementaire de la zone euro mais avec une représentation fidèle des citoyens européens, par exemple au niveau régional. Nous y reviendrons le moment venu.
Néanmoins, nous retenons deux idées intéressantes que nous avons déjà évoquées :

-       La désignation d’un véritable ministre des finances européen

-       Une mutualisation des dettes des pays de la zone euro pour éviter toute spéculation sur les taux d’intérêt, qui a d’ailleurs commencé à voir le jour avec le Mécanisme européen de stabilité (MES)
Ce manifeste s’inspire lui-même de propositions formulées par des experts et personnalités allemandes à la fin de l’année 2013. Il est évident que c’est en reprenant ces idées, en les soutenant et en les travaillant à nouveau, ensemble, que nous parviendrons peu à peu à avancer, à innover.

samedi 22 février 2014

"Notre Europe" : un slogan pour tout citoyen européen


Loin des discours populistes et électoralistes, et avant de s’engager dans les débats, par ailleurs indispensables, lire E. MORIN, cette fois associé à M. CERUTI, permet de prendre le recul nécessaire pour apprécier les enjeux des prochaines élections européennes.

Le titre du livre, « Notre Europe, décomposition ou métamorphose » est déjà une invitation à prendre conscience de notre rôle et de notre responsabilité, à nous, Citoyens européens, dans la construction de l’Europe, telle que nous la souhaitons et non comme on voudrait nous l’imposer.

Cet ouvrage montre à la fois à quel point l’Etat représente un espace sécurisant et communautaire entraînant par ailleurs une uniformisation, parfois par la voie d’une purification religieuse et ethnique, et une sacralisation des frontières. Et « ce qui favorise… l’unité interne de l’Etat national l’amène à se heurter aux autres Etats ». Au contraire, l’Union européenne « n’abolit pas les frontières, elle les réinterprète et les dédramatise ». De fait, elle valorise les diversités ethniques, linguistiques, culturelles et religieuses.

Il est aussi intéressant de relever, avec ces auteurs, que les Etats sont aussi réticents à déléguer une partie de leur souveraineté à l’Union européenne qu’ils le sont à l’égard des collectivités territoriales. Ce constat doit nous faire réfléchir sur la place qui doit être attribuée à l’Etat, et par aussi à constater que « les nations européennes ne seront pas pour autant dissoutes si elles délèguent leur souveraineté pour les problèmes communs et globaux. Au contraire, elles se mettront à l’abri des ambitions nationalistes qui ont souvent été, pour elles, une cause de ruine ».  

Ils rappellent ainsi que l’Union européenne constitue désormais un espace de paix, ce qui évidemment contraste avec toutes les guerres qui ont jalonné l’histoire de l’Europe ainsi qu’avec une époque encore récente.

Mais les auteurs rappellent aussi que l’Europe traverse plusieurs crises et qu’elle est devenue une Province du monde.  Par conséquent, elle a besoin d’une défense, d’une relance et d’une réinvention de son modèle économique, civil et politique, mais aussi d’un nouveau pacte social, d’une politique énergétique et fiscale. C’est notre communauté de destin, si chère à Edgar MORIN.

 « On n’a encore jamais vu dans l’histoire se créer une conscience ou le sentiment d’un destin commun à partir de l’avenir, de ce qui n’a pas encore eu lieu…les divisions et conflits qui sont à l’origine de ses diversités (de l’identité européenne) sont devenus eux-mêmes constitutifs de cette identité ». Notre communauté de destin se construit par rapport à notre avenir, qui nous l’impose.

Tels sont les enjeux des prochaines élections européennes. Alors ne nous trompons pas de débats et ne nous méprenons pas sur les discours en tous genres. Soyons vigilants et cherchons où se trouve le véritable intérêt du citoyen. Et mobilisons-nous !

mercredi 29 janvier 2014


M. Alain LAMASSOURE, Député européen, nous a proposé de publier l'article suivant. Nous le faisons bien volontiers car il contribue à ce débat, indispensable, dans l'intérêt des citoyens. A ce titre, il s'incrit dans l'esprit du blog.

EUROPE : DONNONS LE POUVOIR AUX CITOYENS !

Quand l’Europe atteint 70% d’impopularité, toute la classe politique fait choeur : « il faut changer l’Europe ! », disent les uns, ou « il faut changer d’Europe !» s’exclament les autres. Et l’Europe est en danger. Quand le Président de la République atteint 80% d’impopularité, la conséquence logique est : « il faut changer de Président ! ». Et la France est sauvée.
Ainsi, la menace première contre l’Europe n’est ni la spéculation financière, ni la stagnation économique, ni les pressions migratoires. Elle tient à l’absence de dirigeant européen identifié comme tel et légitimé comme tel. Plus des deux tiers des règles de droit nouvelles qui s’appliquent désormais en France sont décidées à Bruxelles. La Commission européenne propose, les gouvernements et le Parlement européen disposent, mais le processus est collectif et anonyme. Faute d’un dirigeant qu’il a élu et qui est responsable devant lui, le citoyen n’a pas le moyen d’exprimer sa satisfaction, son mécontentement, ni finalement ses choix.

Or, voilà que l’occasion nous est offerte de mettre fin à cette situation inacceptable.
Car le traité de Lisbonne introduit un changement majeur : désormais, le Conseil européen devra prendre en compte le résultat des élections européennes pour proposer le nom du Président de la Commission européenne. Celui-ci était jusqu’à présent un haut fonctionnaire nommé par les gouvernements.
Il sera désormais élu par le Parlement.

Cette innovation est proprement révolutionnaire. Elle signifie que, si les partis politiques européens jouent le jeu, et annoncent à l’avance leur candidat(e), le Président de la Commission sera bel et bien élu par les citoyens eux-mêmes à travers l’élection du Parlement. Comme le sont les maires dans toutes nos villes, ou les Premiers ministres des autres pays européens : en votant pour la CDU, l’électeur allemand choisit Angela Merkel comme Chancelière, en votant pour le Parti Conservateur l’électeur anglais porte David Cameron à Downing Street, etc. Or, les partis européens l’ont compris : à gauche, à droite, au centre, chacun a annoncé sa procédure et son calendrier pour désigner son candidat. A partir de mars prochain, ces candidats vont sillonner toute l’Europe. Les grands médias préparent déjà l’organisation de leurs débats contradictoires : ce sera la première vraie campagne à l’échelle européenne. Succès de curiosité, l’audience de ces débats sera considérable. Les citoyens européens vont réaliser que, pour la première fois, les élections européennes ont un vrai enjeu politique, le seul enjeu qui compte en démocratie : le choix d’un cap, et celui du timonier qui devra le tenir. Si tout va bien, l’Union aura bientôt un « Monsieur » ou une « Madame Europe », fort(e) de la légitimité donnée par le vote de 500 millions de citoyens européens.
Le fonctionnement de l’Europe en sera bouleversé. Fini, le bouc émissaire anonyme ! A la fin de chaque Sommet européen, « Monsieur Europe » sera naturellement invité aux J.T. nationaux pour présenter et expliquer les décisions prises. Il aura des comptes à rendre, de ses réussites comme de ses erreurs. S’il réussit, il en partagera le bénéfice politique avec les dirigeants nationaux qui auront suivi ses propositions. S’il échoue, la réaction populaire spontanée ne sera plus « c’est la faute de l’Europe, il faut sortir de l’euro, de l’Union, de Schengen, etc. », mais : « ce type ne fait pas l’affaire, il faut en changer ». Et l’Europe sera sauvée.

Cela s’appelle la démocratie.


Alain LAMASSOURE
 

dimanche 19 janvier 2014

Voeux pour les citoyens de l'UE


En ce début d’année, l’heure est aux vœux. Alors, souhaitons une belle année 2014 aux citoyens européens, qu’elle soit le point de départ d’un renouveau démocratique et d’un nouvel élan pour l’Union européenne. Car la construction de l’Europe s’achemine assurément vers une transition, aussi nécessaire qu’indispensable. L’Union européenne sera citoyenne ou…

Certains rêvent d’États-Unis d’Europe, « dans lesquels les citoyens européens exerceraient réellement le pouvoir en élisant les institutions mais aussi en disposant de droits propres pour proposer ou pour s’opposer, que ce soit au niveau national ou au niveau européen, le droit de pétition suivi d’effets et la banalisation du recours au référendum doivent devenir de véritables instruments au bénéfice de nos concitoyens » (C. LEPAGE, Rassemblement Citoyen).

Oui, Etats-Unis d’Europe ou Union européenne originale comme aujourd’hui, et plus encore demain, selon un modèle nécessairement évolutif puisque ses institutions doivent sans cesse s’adapter, le citoyen doit, quoi qu’il en soit, se placer au centre de ce dispositif.

Les élections européennes devraient représenter un moment privilégié pour susciter l’intérêt des citoyens-électeurs sur le fonctionnement des institutions communautaires, de l’Union européenne elle-même, pour ses politiques, mais aussi sur l’avenir et les enjeux de cette dernière. C’est le rôle des médias et des politiques.

Au contraire, Bruxelles nous semble plus loin que les Etats-Unis et les institutions européennes un peu plus étrangères que l’ONU ou le FMI ! Un comble si on se rappelle l’engouement suscité par la Communauté européenne jusqu’au début des années 1990. De rêves en espoirs, de débats en colloques, même télévisés, l’Europe semblait accessible. Et compréhensible. Puis les temps ont changé : l’Union européenne s’est éloignée du citoyen. Il est évident que cet éloignement n’est pas naturel. Peut-être pas volontaire, et encore c’est discutable, mais il s’agit bien de la conséquence d’une désaffection du sujet par les politiques, et certains médias, qui ont complexifié l’Europe et orienté les débats à un niveau national. A tort !   

Il est temps de replacer le citoyen au centre de l’Europe, et l’Union européenne au sein du monde. Les élections européennes doivent incarner cette promesse et les candidats connaître l’Europe, la comprendre, voire l’aimer. Il n’est pas acceptable de voir des têtes de liste démissionner aussitôt élues afin de conserver leur fonction nationale, ou, a contrario, des politiques apparaître sur des listes pour rebondir ou seulement exister. C’est un mépris pour l’Europe et pire, pour le citoyen.

Le député européen doit être connu de ses électeurs, leur rendre compte de ses actes, partager avec eux et, mieux, les faire participer à sa vie parlementaire. Ce ne sont pas de vains mots. Il s’agit d’un véritable engagement qui ne peut rester lettre morte sous peine d’être déjugé par la suite par ceux-là même qui leur ont accordé leur confiance. Mais c’est déjà tout un programme…