Il est impératif de prévoir un
véritable budget communautaire (de 5% à 10% du PIB européen au lieu des 1% ou
un peu plus actuel (25 fois moins que les Etats-Unis !) et alimenté
essentiellement par les contributions nationales) afin de développer de
véritables politiques communautaires, ambitieuses et solidaires, tout en
préservant une autonomie des budgets nationaux. La garantie de l’Union, dans
ces conditions, éviterait d’ailleurs la défaillance de tout Etat membre.
Ainsi, aujourd’hui, le budget
européen répond à des exigences nationales au lieu de prendre en compte des
nécessités européennes.
Le 8 février 2013, après 24 heures de
négociations, l’Union européenne a trouvé péniblement un accord sur le budget
2014-2020, pour la première fois en baisse. Il s’agit donc bien d’un budget
d’austérité (à peine 1% du PIB européen!).
Les politiques traditionnelles de l'UE (politique
agricole commune et cohésion) ont été préservées, mais les ambitions initiales
concernant les dépenses dites d'avenir (amélioration de la compétitivité,
recherche, innovation, réseaux de communication, etc.), ont été revues à la
baisse.
Une enveloppe de 960 milliards d'euros de crédits
d'engagement a été prévue, en baisse de 3,4% par rapport au budget 2007-2013.
Pour mémoire, l’Union prévoyait en 2012 un "pacte de croissance" de
120 milliards d'euros d'investissements. Nous sommes loin des ambitions
affichées même si l'enveloppe consacrée aux politiques d'amélioration de la
compétitivité et de soutien à la croissance et à l'emploi est augmentée de plus
de 34 milliards d'euros, à 125,6 milliards. Néanmoins, la Commission européenne
avait initialement proposé 164,3 milliards…
Les crédits de paiement ont été adoptés à hauteur
de 908,4 milliards d’euros, donc inférieurs aux crédits d'engagement et sans
préoccupation du déficit, ce qui semble encore moins sérieux. Bien entendu,
chaque camp national fanfaronne encore avoir atteint ses objectifs. Néanmoins,
le Parlement européen a pu faire entendre sa voix le 13 mars dernier en
adoptant une résolution très critique de ce compromis, demandant notamment une
augmentation des ressources propres et une révision à mi-parcours de ce cadre
budgétaire.