lundi 30 septembre 2013

Contre les divergences nationales : pour une solution européenne et citoyenne


Le récent triomphe électoral de Mme MERKEL ne changera en rien sa politique européenne. Au contraire, cette victoire lui permet d’espérer que l’Allemagne continuera à être un modèle pour les autres Etats européens. Et ce n’est pas l’opposition allemande qui lui demandera de changer sa position puisqu’elle sait, au contraire, la conforter. Et, comme le fait remarquer la presse en ce moment, les divergences de position sur les politiques à conduire en matière économique et budgétaire entre l’Allemagne et la France ne sont pas illusoires. Bien plus, l’idée de l’Allemagne de créer un budget propre aux pays de l’Euro qui permettrait de financer, moyennant contreparties, des réformes au sein des Etats européens selon le modèle d’outre-Rhin, à commencer par la France, fait son chemin.

Mais les choses vont encore plus loin. En effet, l’Allemagne, dont la puissance économique n’est pas à prouver, se détourne même, lentement mais sûrement, de l’Europe pour s’ouvrir plus favorablement à l’Asie et aux Etats-Unis. Ainsi, l’Allemagne, moteur historique de l’Europe, fixant ses priorités hors de l’Europe, risque de fragiliser un peu plus l’Union européenne. Même si la France reste le premier partenaire commercial de l’Allemagne, de nombreuses entreprises allemandes connaissent actuellement une belle croissance aux Etats-Unis et en Asie, au détriment des autres pays européens, notamment du sud. Et ces pays savent parfaitement les attirer, par exemple avec des législations plus favorables. C’est le cas de la mythique marque Volkswagen en Chine.

Le risque majeur de tout cela : c’est le retour aux solutions exclusivement nationales. Il ne s’agit pas de faire de procès d’intention à l’Allemagne, ce qui serait déplacé, stérile et sans fondement. Au contraire, réjouissons-nous d’avoir un tel partenaire à nos côtés, encore enclin à continuer de construire l’Union européenne.

Mais le repli national reste une tentation, tant pour les uns que pour les autres, pour les pays moteurs comme pour ceux qui connaissent une période longuement délicate. Pourtant, ces solutions exclusivement nationales sont les « pires ». L’histoire l’a démontré. Elles sont égoïstes, au profit d’une élite bien minoritaire, juste soucieuse de prendre le pouvoir, malgré les apparences et un discours fait de raccourcis et facile à écouter, et surtout de le conserver ! Quelles que soient ces propositions, de droite ou de gauche, pour reprendre un clivage bien connu, elles sont par définition réductrices, fortement quadrillées, donc exclusives, appartenant à des schémas passéistes.

Les solutions uniquement nationales ignorent les projets novateurs, ceux qui émaneraient d’une Europe sans cesse plus neuve et constructive, purgée elle-même de ses propres errements ; au contraire, leurs auteurs se servent allègrement des peuples pour le dominer et le manipuler, par l’illusion, la frustration et la colère.

Une fois de plus, la solution vient du citoyen lui-même qui, les yeux ouverts, repoussera ces solutions exclusives et s’ouvrira aux propositions novatrices, inclusives, nécessairement européennes dans le cadre d’une mondialisation sans retour en arrière possible, et c’est heureux, Le citoyen détient la clé du changement, représentant la seule force de proposition crédible. Toute construction n’est viable que si la fondation est solide…