mercredi 4 décembre 2013

Plaidoyer pour une ouverture des esprits et une responsabilité individuelle et collective


Les propos entendus ou écrits sur la ministre de l’Intérieur, Mme TAUBIRA, sont évidemment diffamants et condamnables à l’égard d’une femme  dont il convient de louer, pour l’avoir entendue à plusieurs reprises lors d’assemblées pourtant non acquises à sa cause, le charisme, la force de travail et l’intelligence. Bien entendu, chacun a le droit d’être en désaccord sur le fond et il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire mais ce n’est pas le propos. Inutile également de surajouter à tout ce qui a été dit pour manifester notre plus grande désapprobation. Plus précisément, c’est l’occasion d’apporter quelques éclairages.

Tout d’abord, force est de reconnaître que ce n’est pas le Garde des Sceaux qui est visé en raison de sa politique mais bel et bien la femme. Ce qui est encore plus inacceptable. De plus, la soirée de gala organisée à son profit relève d’une bonne action mais il faut revenir aux vraies causes du problème.

Qu’est-ce qui nous différencie les uns des autres ? La couleur de peau ? la langue ? En définitive, il faut bien admettre que tous les prétextes sont bons pour se distinguer des autres et pour affirmer une prétendue supériorité. Ce sont toujours les mêmes discours séparatistes et provoquants, conscients et inconscients, distillés plus ou moins subtilement par les Etats, en Europe notamment, se déclinant parfois dans certaines régions, villes, quartiers, puis aux familles et aux individus eux-mêmes. De l'individu à l'Etat il n'y a parfois qu'un pas...

Malgré tous les efforts déployés par l’Union européenne (et notamment la Cour de Justice et la Cour européenne des droits de l’Homme) pour logiquement ouvrir les frontières dans le cadre de la libre circulation des personnes, dans l’esprit des Pères fondateurs et de leurs successeurs, ces dernières années nous montrent, au contraire, que les Etats de l’Union européenne n’échappent toujours pas à cette dure réalité où la défiance, pour ne pas dire le mépris mais plus sûrement l’incompréhension continuent d’éloigner les peuples d’Europe les uns des autres, donc le citoyen européen de lui-même et c’est bien le paradoxe. L’ouverture des frontières roumaines et bulgares au 1er janvier 2014 relance la polémique, notamment en Allemagne qui a pourtant besoin de main d’œuvre, certes qualifiée, pour répondre à la demande de son marché du travail. Evidemment, la crise économique explique l’immigration massive.

Encore une fois, c’est la peur qui est mauvaise conseillère dans ce domaine. Bien entendu, il faut réguler l’immigration mais il est illusoire, et critiquable, de vouloir empêcher tout mouvement de population. Il faut du courage politique (davantage que pour brandir la haine) pour soumettre des propositions constructives à l’échelle européenne, comme l’aide interactive au développement des Etats émigrants, des formations professionnelles adaptées ou des mesures de répartitions géographiques réfléchies.

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