lundi 3 mars 2014

Le Manifeste pour "une nouvelle architecture démocratique de l'Europe"

Le manifeste pour « une nouvelle architecture démocratique de l’Europe », publié dans le Monde du 18 février 2014, démontre à la fois l’actualité brûlante du sujet et l’urgence de la situation, le tout sur fond des élections européennes du mois de mai.

Ce collectif plaide pour un renforcement de l’union politique et budgétaire des pays de la zone euro : « Si nous ne nous unissons pas à temps afin de porter notre modèle de société dans la mondialisation, alors la tentation du repli national finira par l’emporter et engendrera des frustrations et des tensions… il faut réguler efficacement le capitalisme financier mondialisé du XXIème siècle et mener les politiques de progrès social qui manquent cruellement à l’Europe actuelle. Un monnaie unique avec 18 dettes publiques différentes sur lesquelles les marchés peuvent librement spéculer, et 18 systèmes fiscaux et sociaux en concurrence débridée les uns avec les autres, cela ne marche pas ». Ce qui semble tomber sous le sens n’est pourtant pas, actuellement, évident, admis et accepté. Il est toujours difficile de rompre avec un système, parfois sécurisant car connu, même s’il est dépassé, pour en adopter un autre, mal connu, donc non sécurisant. Et pourtant, nous sommes déjà dans une période de transition que certains ont du mal à intégrer…  
Le collectif propose tout d’abord de mettre en commun les impôts sur les bénéfices des sociétés (et non pas la totalité des impôts et des dépenses). Il est vai que les multinationales profitent des différences de législation en la matière. Cet impôt européen permettrait ainsi d’alimenter un budget propre à la zone euro, préférable à une simple contribution des Etats. En effet, « l’Europe doit permettre d’apporter de la justice fiscale et du volontarisme politique dans la mondialisation ». C’est dit !
Le collectif propose ensuite de créer une chambre parlementaire de la zone euro, complémentaire du Parlement européen actuel, à savoir : soit un Parlement de la zone euro regroupant les membres du Parlement européen des pays concernés, soit une chambre nouvelle fondée sur la réunion d’une partie des députés des Parlements nationaux, en fonction du poids démographique de chaque pays.
Si nous convenons également que le Conseil des Chefs d’Etats ne peut tenir lieu de Seconde Chambre, nous sommes réservés sur les solutions avancées. Oui pour une Chambre parlementaire de la zone euro mais avec une représentation fidèle des citoyens européens, par exemple au niveau régional. Nous y reviendrons le moment venu.
Néanmoins, nous retenons deux idées intéressantes que nous avons déjà évoquées :

-       La désignation d’un véritable ministre des finances européen

-       Une mutualisation des dettes des pays de la zone euro pour éviter toute spéculation sur les taux d’intérêt, qui a d’ailleurs commencé à voir le jour avec le Mécanisme européen de stabilité (MES)
Ce manifeste s’inspire lui-même de propositions formulées par des experts et personnalités allemandes à la fin de l’année 2013. Il est évident que c’est en reprenant ces idées, en les soutenant et en les travaillant à nouveau, ensemble, que nous parviendrons peu à peu à avancer, à innover.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire