Ce collectif plaide pour un renforcement de l’union
politique et budgétaire des pays de la zone euro : « Si nous ne nous unissons pas à temps afin de
porter notre modèle de société dans la mondialisation, alors la tentation du
repli national finira par l’emporter et engendrera des frustrations et des
tensions… il faut réguler efficacement le capitalisme financier mondialisé du
XXIème siècle et mener les politiques de progrès social qui manquent
cruellement à l’Europe actuelle. Un monnaie unique avec 18 dettes publiques
différentes sur lesquelles les marchés peuvent librement spéculer, et 18 systèmes
fiscaux et sociaux en concurrence débridée les uns avec les autres, cela ne
marche pas ». Ce qui semble tomber sous le sens n’est pourtant pas,
actuellement, évident, admis et accepté. Il est toujours difficile de rompre
avec un système, parfois sécurisant car connu, même s’il est dépassé, pour en
adopter un autre, mal connu, donc non sécurisant. Et pourtant, nous sommes déjà
dans une période de transition que certains ont du mal à intégrer…
Le collectif propose tout d’abord de mettre en commun les
impôts sur les bénéfices des sociétés (et non pas la totalité des impôts et des
dépenses). Il est vai que les multinationales profitent des différences de
législation en la matière. Cet impôt européen permettrait ainsi d’alimenter un
budget propre à la zone euro, préférable à une simple contribution des Etats. En
effet, « l’Europe doit permettre
d’apporter de la justice fiscale et du volontarisme politique dans la
mondialisation ». C’est dit !
Le collectif propose ensuite de créer une chambre
parlementaire de la zone euro, complémentaire du Parlement européen actuel, à
savoir : soit un Parlement de la zone euro regroupant les membres du
Parlement européen des pays concernés, soit une chambre nouvelle fondée sur la
réunion d’une partie des députés des Parlements nationaux, en fonction du poids
démographique de chaque pays.
Si nous convenons également que le Conseil des Chefs d’Etats
ne peut tenir lieu de Seconde Chambre, nous sommes réservés sur les solutions
avancées. Oui pour une Chambre parlementaire de la zone euro mais avec une
représentation fidèle des citoyens européens, par exemple au niveau régional. Nous
y reviendrons le moment venu.
Néanmoins, nous retenons deux idées intéressantes que
nous avons déjà évoquées :
- La désignation
d’un véritable ministre des finances européen
- Une mutualisation
des dettes des pays de la zone euro pour éviter toute spéculation sur les taux
d’intérêt, qui a d’ailleurs commencé à voir le jour avec le Mécanisme européen
de stabilité (MES)
Ce manifeste s’inspire
lui-même de propositions formulées par des experts et personnalités allemandes
à la fin de l’année 2013. Il est évident que c’est en reprenant ces idées, en
les soutenant et en les travaillant à nouveau, ensemble, que nous parviendrons
peu à peu à avancer, à innover.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire