Les propos entendus ou écrits sur la ministre de l’Intérieur, Mme TAUBIRA, sont évidemment
diffamants et condamnables à l’égard d’une femme dont il convient de louer, pour l’avoir
entendue à plusieurs reprises lors d’assemblées pourtant non acquises à sa
cause, le charisme, la force de travail et l’intelligence. Bien entendu, chacun
a le droit d’être en désaccord sur le fond et il y aurait d’ailleurs beaucoup à
dire mais ce n’est pas le propos. Inutile également de surajouter à tout ce qui
a été dit pour manifester notre plus grande désapprobation. Plus précisément,
c’est l’occasion d’apporter quelques éclairages.
Tout d’abord, force
est de reconnaître que ce n’est pas le Garde des Sceaux qui est visé en raison
de sa politique mais bel et bien la femme. Ce qui est encore plus inacceptable.
De plus, la soirée de gala organisée à son profit relève d’une bonne action mais
il faut revenir aux vraies causes du problème.
Qu’est-ce qui nous
différencie les uns des autres ? La couleur de peau ? la
langue ? En définitive, il faut bien admettre que tous les prétextes sont
bons pour se distinguer des autres et pour affirmer une prétendue supériorité.
Ce sont toujours les mêmes discours séparatistes et provoquants, conscients et
inconscients, distillés plus ou moins subtilement par les Etats, en Europe
notamment, se déclinant parfois dans certaines régions, villes, quartiers, puis
aux familles et aux individus eux-mêmes. De l'individu à l'Etat il n'y a parfois qu'un pas...
Malgré tous les
efforts déployés par l’Union européenne (et notamment la Cour de Justice et la
Cour européenne des droits de l’Homme) pour logiquement ouvrir les frontières
dans le cadre de la libre circulation des personnes, dans l’esprit des Pères
fondateurs et de leurs successeurs, ces dernières années nous montrent, au
contraire, que les Etats de l’Union européenne n’échappent toujours pas à cette
dure réalité où la défiance, pour ne pas dire le mépris mais plus sûrement l’incompréhension
continuent d’éloigner les peuples d’Europe les uns des autres, donc le citoyen
européen de lui-même et c’est bien le paradoxe. L’ouverture des frontières
roumaines et bulgares au 1er janvier 2014 relance la polémique,
notamment en Allemagne qui a pourtant besoin de main d’œuvre, certes qualifiée,
pour répondre à la demande de son marché du travail. Evidemment, la crise économique
explique l’immigration massive.
Encore une fois, c’est
la peur qui est mauvaise conseillère dans ce domaine. Bien entendu, il faut
réguler l’immigration mais il est illusoire, et critiquable, de vouloir
empêcher tout mouvement de population. Il faut du courage politique (davantage
que pour brandir la haine) pour soumettre des propositions constructives à l’échelle
européenne, comme l’aide interactive au développement des Etats émigrants, des
formations professionnelles adaptées ou des mesures de répartitions
géographiques réfléchies.
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